vendredi 29 août 2014

C'est trop compliqué!

Salut!

S'il y a bien une constante, c'est que souvent, les chose que l'on a jamais faite peuvent nous paraître effrayante ou difficile.  En jiu-jitsu, souvent, on regarde des combattants avec plus d'expérience et on se dit, mais comment ils font???  Pourtant, quand on leur demande, ça paraît si simple, si facile!  Ce ne l'est peut-être pas au départ, mais ça l'est devenu.  Le chemin à parcourir est souvent difficile, mais un bon grappler vous dira que ce n'est pas si compliqué, qu'il suffit d'essayer.  C'est la même chose pour les livres.

Par exemple, me revenait en tête les livres de Arthur C. Clark.  Ce sont des classiques de la SF et en entendant le mot classique, beaucoup de gens vont grimacer en se disant intérieurement: compliqué.  J'ai ouvert ce bouquin à un âge où bon nombre de gens se serait dit que ce n'était pas de mon âge.  Et pourtant, j'ai été surprise par la simplicité du livre.  Le sujet était complexe, mais la prose de l'auteur la servait admirablement bien.  J'ai lu ce livre avidement.  Ce n'est que plus tard que l'on m'a dit que les livres de cet auteur était considéré comme «difficile».  Je ne l'aurais jamais pensé.  Si on m'avait dit que c'était compliqué avant, j'aurais sans doute hésité, mais comme ce n'était pas le cas, j'ai plongé.  Combien de lectures aurais-je évité si j'avais écouté ces oiseaux de mauvais augure?

Tout peut paraître complexe avant d'essayer.  Tout.  Et d'autant plus quand ça nous fait peur.  S'attaquer à un auteur qui possède un aura de virtuose dans son domaine peut effrayer, voir repousser quelqu'un.  Ou l'attiser, c'est selon les caractères.  Ça peut paraître un défi, ce ne l'est pas toujours.  La complexité, c'est avant tout une question de perception.

Par contre, il y a des auteurs dont je sais qu'ils sont complexes.  Non pas que je ne les aimes pas, bien au contraire souvent.  Ces auteurs sont merveilleux, mais il m'arrive souvent de repousser leur lecture parce ce que je sais qu'elle sera plus exigeante.  Plus demandante.  Ce n'est pas un défaut, souvent la carotte de fierté personnelle que nous vaut la lecture d'un de ses auteurs vaut largement l'effort.  Ce sont des auteurs qui demandent que l'on se concentre sur leur livre, qui nous demandent de les laisser tisser leur toile de façon encore plus complexe.  Ce n'est pas nécessairement compliqué, c'est exigeant.  Les plus beaux cadeaux nous viennent de ce qui nous a demandé un effort.  La lecture n'est pas dans un domaine à part.

Certes, si vous vous lancez demain dans un livre de Platon, vous vous en mordrez les doigts.  Parce qu'avant d'aborder certains livres, certains thèmes, il vous mieux s'entraîner.  On ne demande pas à un enfant d'écrire en lettre attachée en octobre, pourquoi demanderait-on à un lecteur d'enchaîner les lectures plus demandantes?  Graduer le niveau de lecture est comme à l'entraînement en jiu: on commence par apprendre les mouvements de base, ensuite, on apprend à les mélanger et ainsi, on habitue notre esprit à tracer ces fines lignes qui font en sorte que l'on comprenne mieux à la fois le mouvement et comment bien l'utiliser en action.  C'est comme en lecture: on lit, on apprend, on lit autre chose, on fait des liens, on comprend, on approfondit.  Et ainsi de suite.  Tout comme en arts martiaux, l'esprit s'aiguise si on l'utilise.  Mais il ne faut pas rester trop loin de l'entraînement longtemps! ;)

Je vous le dit, rien n'est vraiment compliqué.  Il faut juste prendre le temps parfois, de passer par certaines étapes avant d'atteindre le summum.  Et ne pas s'en vouloir si on est pas capable.  Il y aura toujours une prochaine fois! ;)  Au fait, lire des livres plus abordable entre temps n'est pas un crime: il faut toujours réviser sa base, meilleure elle est, plus facile est l'atteinte des sommets!

@+ Mariane

jeudi 28 août 2014

Mort-Terrain de Biz

Mort-Terrain  Biz  Leméac  239 pages


Résumé:
Julien Daigneault, jeune médecin montréalais, est engagé à Mort-Terrain, une petite ville d'une poignée d'habitants situé au nord de l'Abitibi.  Sur place, il est à la fois le médecin des blancs et celui de la réserve amérindienne située à quelques kilomètres.  Alors qu'il découvre à la fois les habitants de Mort-Terrain et leurs coutumes, il est fasciné par la culture des amérindiens et le gouffre qui les séparent de leurs voisins.  Placé face à un choix alors que l'exploitation minière met les morterrons face à un choix, Julien, lui aussi, devra prendre parti.

Mon avis:
Ok, l'auteur avait une bonne longueur à affronter parce que j'avais adoré La chute de Sparte, un livre dont je me souviens encore avec beaucoup d'amour même deux ans après sa lecture.  Il avait alors eu le talent de se glisser dans la peau d'un adolescent moyen, ni trop hot, ni trop looser, représentatif de cette majorité silencieuse que l'on a tendance à oublier.  Le problème est que Mort-Terrain soutient mal la comparaison.  Le charme de l'écriture y est en quelque sorte rompu.  Au lieu de se glisser dans la peau d'un adolescent, il se glisse dans celui d'un médecin qui quitte Montréal et une culture très urbaine, limite bo-bo pour aller travailler dans le Nord-du-Québec.  Biz a ainsi voulu faire un livre plus revendicatif, plus proche des sujets qui visiblement le touche de près.  C'est son droit, mais il y a perdu en profondeur.  Aborder à la fois les projets miniers, les relations amérindiens-blancs, la vie dans le Nord québécois et le choc culturel avec un habitant du Plateau découvrant ce monde, c'est un peu beaucoup pour un seul livre.  J'ai eu l'impression d'une lente montée vers un affrontement possible, puis... rien.  La fin tourne en queue de poisson.  Certaines parties de son sujet sont magnifiquement bien tournées: le choc d'un habitant de la ville face aux moeurs du nord, beaucoup plus rudes.  Son narrateur (Julien) fait très vite la remarque que les commentaires d'un personnage face à une barmaid sont carrément du harcèlement sexuel, mais que personne n'y réagit.  Les nombreux commentaires face aux gens de Mourial qui parsèment le livre montrent aussi le fossé entre les gens de la ville et les gens des régions éloignées.  Certes, le cliché est sans doute présent, mais il montre une réalité qui existe quand même.  Autre cliché, mais celui-là, énorme, la représentation de John Smith, un homme d'affaires, forcément anglophone et qui cherche visiblement à ne faire que du profit, profit, rien que du profit, sans aucune autre forme de conscience.  Forcer le trait jusqu'à le démontrer en Wendigo, personnage légendaire des contes algonquins, mangeur de chair, capable de semer le trouble chez tous, m'a semblé desservir le roman plutôt que de dénoncer les excès d'une certaine classe d'affaires.  Le trait trop grossier, l'absence de nuances permettait de classer le tout dans les exagérations d'un écrivain engagé plutôt que dans la dénonciation d'une situation par ailleurs tellement nécessaire.  Ce qui est dommage par ailleurs, parce que la découverte de l'univers spirituel des amérindiens est magnifique.  J'ai trouvé que Julien manquait de nuances dans son appréciation de la culture de ces derniers, mais malgré tout, je dois avouer que cette entrée dans un univers qui nous est si proche géographiquement et pourtant si lointaine était magnifique.  La partie horreur avec le Wendigo m'a paru comme plaquée sur le roman, elle n'était pas nécessaire.  On n'explique pas vraiment sa présence, son importance.  Il y aurait eu là un filon qui bien fouillé aurait pu donner une toute autre tournure au roman.  Mais il aurait fallu une centaine de pages de plus ou couper dans une autre des réalités abordées.  Le propos de l'auteur était clair sans ces petites touches de fantastique, sauf si l'on réfère au fait qu'elle nous liait avec la culture autochtone.  Là aussi, on touchait un peu dans l'exagération.  Au final, un bon roman, mais porté par les excès de son auteur.  Vouloir dénoncer certaines situations, c'est bien, le faire en matraquant certains faits peut nuire autant qu'aider.  Au fait, à signaler aussi les excès de zèle du réviseur linguistique.  Un peu trop «craque pote» à mon goût (l'un des nombreux exemples d'aplanissement des anglicismes dans ce livre, mais non le moindre!)

Ma note: 3.75/5

mercredi 27 août 2014

L'héritage d'un auteur

Salut!

En regardant récemment des images tirées de la trilogie du Seigneur des Anneaux, je n'ai pas pu m'empêcher de penser que les acteurs auraient facilement pu prendre place dans un Grandeur Nature habillé comme ils l'étaient!  Je me suis ensuite dit que c'était sans doute une filiation.  Tolkien n'a sûrement jamais pensé que des gens auraient envie de se peinturer le visage en vert pour aller courir dans les bois vêtus d'une armure en cuir...  Pourtant, il y a là une certaine descendance de l'oeuvre.  Tolkien a inventé un univers médiéval-fantastique, que les gens ont fini par s'approprier.  Et à le transformer ensuite.  Même si ça n'a pas grand chose à voir avec l'oeuvre de base.

Un auteur créatif qui laisse sa marque aura forcément des héritiers.  Il faut ici prendre l'idée dans un sens très vaste: il peut avoir des héritiers pour sa façon d'écrire, son style, son genre littéraire, l'univers qu'il a inventé ou les figures mythiques qu'il a créé.  Cthulhu est une figure mythique de Lovecraft, mais c'est son univers d'horreur qui a surtout marqué les esprits et introduit une certaine façon de faire de l'horreur.  Jules Verne et H.G. Wells ont  inventé une forme de science-fiction et ont de ce fait de nombreux héritiers: par contre, Isaac Asimov, Robert Silverberg et combien d'autres ont amené ce genre dans des directions différentes, l'ouvrant encore plus largement.  Ils ont pris un matériel de base et ont fait exploser ses possibilités.  Encore aujourd'hui, d'autres font la même chose.

Le point en commun, c'est qu'à partir d'un élément, les auteurs, admirateurs ou autres d'une oeuvre s'approprient certains éléments.  Personne ne prend tout en bloc, c'est impossible.  Et ensuite, ils poussent cet aspect.  Ça peut être un monde imaginaire qu'ils augmentent, amplifient, un style littéraire qu'ils poussent à d'autres limites, un sujet qu'ils fouillent différemment.  Tout ça forme l'héritage d'un auteur.  Ce qu'il a brassé, fouillé, remué, recréé, réinventé.  Un auteur qui change la façon de faire en littérature a ses héritiers.  À moins de rester un illustre inconnu bien sûr!  Et même encore, certaines personnes peuvent tomber sur leurs livres par hasard et les faire sortir de l'ombre en parlant de ce qu'ils leurs ont apporté.  Ils tracent une nouvelle voie que d'autres suivent ensuite.  Leur héritage est leur volonté de faire ce qu'ils aimaient faire au mieux de leurs capacités et même encore plus.

Chacun de nous est le dépositaire d'un héritage et le porteur d'une mission.


Lettre d’Hermann Hesse à un jeune artiste

Notre mission à tous?  Ajouter l'épaule à la roue de ce qui a été fait avant nous, en le redécouvrant à travers ce que nous sommes nous-même.

@+ Mariane

lundi 25 août 2014

La fameuse loi 51

·     Salut!

(   (Note à tous: j'ai commencé à rédiger ce billet longtemps avant les annonces de la semaine dernière concernant les coupures des budgets d'achats de livres aux bibliothèques scolaires et les déclarations du Ministre de l'éducation concernant les livres et les écoles.  N'y voyez aucun lien sauf ma décision de publier ce billet à ce moment-ci.  Dans les faits, il cogite dans ma tête depuis plus d'un an, depuis la Commission sur le prix réglementé du livre de l'automne dernier.) 

Bon, je m’attaque ici à un sujet qui touche aux fondements du monde du livre au Québec.  Si je me permet un tantinet de pédagogie, c'est que j'ai constaté au cours des derniers mois que la majorité du public juge la situation des librairies au Québec en ayant en main bien peu d'éléments pour comprendre le milieu.  Je me risque donc à expliquer un peu plus comment les choses fonctionnent.  Évidemment, je ne détiens pas la vérité et certains informations peuvent m'échapper, mais tout de même, ça pourrait vous aider à comprendre certains points.  Je crois que l'une des choses les plus méconnues du milieu du livre est la fameuse loi 51 et ses effets sur le milieu du livre.  Permettez-moi donc ce long billet explicatif sur le sujet. 

      Au début des années 1980, le gouvernement du Québec a voté la Loi québécoise sur le développement des entreprises du livre, aussi appelée loi 51, ou loi Vaugeois, du nom de l’éditeur qui l’a poussé, Denis Vaugeois.  Cette loi obligeait les librairies à obtenir un agrément pour pouvoir faire des ventes aux institutions (bibliothèque, école, etc).  Cet agrément leur mettait une série de contraintes, dont celle, la plus connue, est l’obligation de tenir un minimum de 6000 titres en magasin, dont 2000 titres québécois, dans six domaines précis Oeuvres d’imaginations, Beaux-Arts, Sciences humaines, Encyclopédies et dictionnaires, Livres scientifiques et techniques, Vulgarisation scientifique, Littérature de jeunesse).  Ici, il se noue un genre de pacte entre les différents intervenants du milieu du livre et c’est sans doute le point le plus important à savoir pour comprendre le milieu du livre au Québec : en échange de ventes garanties aux institutions (plus couramment appelées collectivités) et d’une remise de 40% garantie sur les livres, les librairies se devaient d' «offrir dans son aire de vente, des nombres minima de titres selon sept catégories spécifiques précisées dans l’annexe du Règlement», d’«[…] exploiter un établissement commercial facilement accessible de la voie publique»,  qui est aussi «[…] suffisamment identifié, comportant une aire de vente et d’étalage réservée aux livres dont ceux requis pour se conformer à l’agrément», qui est «[…]ouverte toute l’année[…]», tout en  «[…]donnant suite dans un délai raisonnable à toute commande de livres» et en «[…] en s’assurant de la qualification de son personnel et de la variété des stocks pour répondre aux besoins des clients.»  Je me contente de citer la loi, tout est facilement vérifiable à cette adresse : http://www.mcc.gouv.qc.ca/index.php?id=4399.  En faisant cette loi, le gouvernement confiait à l’entreprise privée la responsabilité de la disponibilité, tant physique que géographique du livre au Québec.  C’est un cas assez unique sur notre belle planète.  Je connais bien des cas de prix unique dans le monde, mais pas les conditions des librairies agréées.  Ce système nous est propre.  Et ça a marché!  Les librairies, voyons leur avantage dans le système, ont massivement préféré l’agrément, malgré ses contraintes.  La majorité des librairies généralistes sont agrées au Québec.  Ce qui assure un espace de diffusion et un réseau de distribution à la majorité des livres publiés au Québec: ne peuvent vendre aux collectivités locales que les librairies présentes dans leur région administrative.  Ainsi qu’une équité dans les prix : que vous soyez à Matane ou à deux pas de chez l’éditeur, vous payer le livre le même prix.  Ces conditions de base assurées, les librairies, et bien, en ont profité!  Autour de ce noyau, un réseau de mise en vente s’est mis en place.  Plusieurs régions qui autrement n’auraient pas de librairie en ont une qui fournit les écoles et les bibliothèques locales.  On voit ici un cas positif d’alliance entre l’entreprise privée et le gouvernement public.  Une sorte de PPP avant l'heure quoi!  Les deux ont des avantages dans cette façon de faire.  En garantissant des ventes au prix régulier (c’est aussi mentionné dans la loi) dans les institutions, le gouvernement fournissait une subvention indirecte aux librairies, mais une subvention qui revenait directement dans la communauté en permettant l’accès au livre, à la fois pour l’achat (librairie) et la location (bibliothèque scolaire et municipale). 
Un système magnifique non?  Sauf que pour perdurer, il faut que tout le monde le maintienne.  Le premier à céder dans ce domaine a été le gouvernement.  Durant les années 1990, il a largement coupé dans les budgets d’acquisition des bibliothèques, tant scolaires que publiques en vue d'atteindre le déficit zéro.  En faisant ça, il a littéralement coupé une partie des vivres aux librairies, tout en maintenant ses conditions d’agréments.  Assez paradoxal!  Le système aurait quand même pu continuer à tenir, parce que quelque chose avait été construit avant : un réseau.  Une clientèle fidélisée, grâce à une bonne accessibilité et une variété assurée.  Une expertise développée.  Grâce à plein de petits détails qui font d’une bonne librairie une bonne librairie.  Sauf que.  Voilà le hic.  Au tournant des années 2000, le réseau de Grande diffusion (qui a toujours existé, mais n’a jamais eu accès aux ventes institutionnelles) a décidé de changer de tactiques commerciales.  Au lieu de faire de la compétition sur la qualité de service, le choix, l’accessibilité, ils se concentreraient sur le prix et uniquement sur lui.  Aucune ambition sur le plan strictement littéraire, ils ne tiendraient que les livres trônant au sommet des palmarès et ce, à prix coupés.  Seulement, voilà, le principe de base du fonctionnement d’une librairie, que la loi 51 est venue renforcer est le même depuis fort longtemps.  Il a été énoncé par Denis Diderot en 1763 dans sa désormais célèbre Lettre sur le commerce des librairies, tel que ceci «Un fonds de librairie est donc la possession d’un nombre plus ou moins considérable de livres propres à différents états de la société, et assorti de manière que la vente sûre mais lente des uns, compensée avec avantage par la vente aussi sûre mais plus rapide des autres, favorise l’accroissement de la première possession. Lorsqu’un fonds ne remplit pas toutes ces conditions, il est ruineux.»  Deux points importants, de un, en parlant de libraires, Diderot ne parlait pas des libraires au sens moderne : à l’époque, éditeur et libraire étaient deux fonctions fusionnées.  De deux, s’ils sont distincts aujourd’hui, le fonctionnement de base est la même : en échange de ventes rapides sur un petit nombre de titres, la librairie (et l’éditeur car c’est lui qui rend les livres disponibles sur le marché), rend un plus grand nombre de titres aux ventes lentes, mais essentielles à une saine diversité (classiques, ouvrages de philosophie, poésie, format poche, je peux multiplier les exemples).  C’est justement ce principe que vient bousculer les grandes surfaces par leur choix de couper les prix et de ne prendre que les ventes «faciles».  Par cette méthode, ils viennent bouleverser l’équilibre du réseau mis en place depuis trois décennies.  Et ils touchent autant les éditeurs, les distributeurs, les libraires et les auteurs, parce qu'en rendant les libraires responsables de la diffusion physique des livres, le gouvernement ne se préoccupe pas de cette partie de la vie littéraire, pourtant vitale.  Et je ne parle pas ici de l'arrivée de l'empire au sourire en coin qui s'est ajoutée en plus.  
Certains y ont trouvé leur compte.  Dont certains éditeurs.  C’est vrai!  Ils se sont glissés dans le maillon faible de la loi et le gouvernement n’a rien fait pour réagir.  Seulement, le réseau des librairies ne peut pas continuer en perdant autant de ventes.  D’autant plus que la baisse des ventes aux collectivités ne peut plus compenser et permettre au réseau actuel de se maintenir.  La proposition sur le prix réglementé (et non unique comme beaucoup l'ont dit!) faite l'automne dernier visait avant tout à réajuster le tir.  Il permettait de combler la faille dans la loi qui a permis au marché des grandes surfaces de fleurir.  Je sais que de nombreuses personnes n'étaient pas d'accord avec ce principe et je respecte leurs arguments, là n'est pas mon propos.  Je veux simplement dire que dans le cadre de la loi 51, l'ajout du prix réglementé n'était pas une grande révolution, mais simplement au ajustement au monde actuel et à ses réalités.  La loi a 33 ans et n'a pratiquement pas été révisée depuis, même si le numérique et internet sont venues brouiller les cartes.  

Pendant ce temps, les conditions de l’agrément des librairies n'ont pas changé!  C'est sans doute ce qui est le plus étonnant dans tout cela.  Juste l'obligation d'avoir: «un établissement commercial facilement accessible de la voie publique» signifie que les librairies doivent se situer dans des rues achalandées ou dans des centres commerciaux où les loyers ne sont souvent pas donnés.  Le cas récent de la faillite de la librairie Clément-Morin le prouve amplement.  D'un autre côté, les bibliothécaires comptent depuis des années sur les libraires et leur collaboration a permis de nombreux échanges fructueux.  Par contre, cela a amené un transfert de compétences qui se perdrait si on ne soutient pas le réseau mis en place.  Même si on peut comparer le réseau québécois sur certains points à ailleurs dans le monde, notre modèle est unique tout comme notre culture.  Et la loi 51 a joué un rôle central dans cette différence.  Maintenant, maintenir ce système qui bien qu'imparfait, rempli le rôle qu'on l'a chargé de jouer ou jeter le bébé avec l'eau du bain et risquer de laisser carrément de laisser en plan tous les autres acteurs du milieu (éditeur, auteur, bibliothécaire et le plus important, lecteurs!)?  Poser la question c'est y répondre.  Si on détruit le réseau actuel, il y a peut de chance d'en recréer un si bien répandu et employant des gens d'expériences.  Surtout dans les circonstances actuelles.  Savoir quoi faire et comment le faire pour l'améliorer et le rendre plus performant pour le XXIe siècle par contre, c'est une tout autre question.

@+ Mariane

vendredi 22 août 2014

De l'art et de l'argent

Salut!

Ok, J.K. Rowling est devenue millionnaire avec sa série Harry Potter.  C'est une exception.  Une très rare exception.  En fait, parmi la foule d'auteurs qui publient chaque année, nombre d'entre eux ne toucheront que très peu d'argent sonnant pour leurs écrits.  Plus rare encore sont ceux qui en vivent et de ce nombre, une poignée seulement réussissent à devenir riche.  Ce phénomène est général, mais il se reflète aussi dans le domaine des arts: pour un acteur d'Hollywood qui reçoit des millions, combien d'autres vivent dans des taudis en attendant de percer?  Ceux qui espèrent devenir riche en écrivant leurs livres sont légions, mais rares sont ceux qui auront cette chance.

Cependant, je déteste cette image: celle de l'écrivain pauvre, qui se dédit à son art, qui crève de faim et vit dans des logements miteux en écrivant jusqu'aux petites heures du matin.  Qui ne se soucie ni de vivre et encore moins d'avoir droit à un minimum de confort.  Comme si les auteurs devaient absolument payer leur amour à leur art pour avoir le droit de réussir...  Qu'ils doivent tout donner, pour pouvoir espérer ensuite être récompensé.  Encore pire, l'artiste qui consacre sa vie à son art, incompris, et qui finit désabusé, mais dont le génie est récompensé après sa mort et auquel on accorde toutes sortes de récompenses posthumes.  Yeurk...

On dirait que le cinéma et la télévision en général ont créé un certain mythe de l'artiste incompris et fauché, voir alcoolique ou drogué.  Ce qui ne correspond guère à la vie de nombres d'auteurs que je connais.  De la discipline certes, mais vivre une vie de misère pour leur art?  Pas tant que ça.  Le mythe est tenace, mais la réalité est tout autre.  Le chemin de croix de l'auteur passe souvent davantage par des boulots à-côté qui leur permettent de payer les factures.  La plupart des auteurs célèbres ont connus cette facette du métier: celle du travailleur, parfois dans des milieux très humbles, qui grattent le papier (ou pianotent sur le clavier) pendant leurs pauses.  De là à la chambre infestée de puces, il y a un monde.

On dirait qu'il y a une certaine tendance à juger ceux qui ont la chance d'avoir du succès et de pouvoir vivre de leur art.  On les accuse d'avoir fait des compromis avec leurs écrits, de vouloir être populaire.  De la jalousie là-dessous?  Non, jamais! s'empresseront de répondre les pires détracteurs.  Sans doute que si bien souvent.  Échanger ses souliers contre celui d'un auteur en vu, reconnu et son salaire?  Nombreux sont les ronchonneurs qui le feraient volontiers...  sans l'avouer toutefois.  La véritable motivation est souvent bien plus sociale que financière.  Même les auteurs reconnus doivent souvent faire des compromis avec leur budget, surtout dans notre Belle Province.  Mais l'appât de se sentir aimé, de se faire dire qu'on est bon, d'être reconnu, par ses pairs ou dans la rue est souvent irrésistible.  Les autres ne sont que des jaloux après tout.  Ne reconnaissez-vous pas dans ce discours une nuance du précédent?  Quand on a réussit, il est facile d'être condescendant avec les autres.  Ici, il n'est pas question de talent, mais de perception.

Je déteste particulièrement les hommages posthumes ou la gloire rendue à un être qui a souffert toute sa vie sans avoir les fruits de son art.  Un auteur doit être reconnu par la qualité de ses textes, point.  Je suis utopiste, je sais.  Cependant, il est tellement facile de rendre hommage à un mort: il ne peut pas répondre.  Ni aux critiques, ni aux louanges.  Aimer quelqu'un de vivant, avec ses qualités et ses défauts comporte le risque de voir un artiste aimé prendre une direction différente et donc, de se mettre à ne plus l'aimer.  C'est ça, la vie, elle n'est jamais définitive, elle peut toujours prendre une autre direction jusqu'à son point final.  C'est plus facile d'aimer quelque chose de fixe que d'aimer quelque chose qui peut changer d'un jour à l'autre.

La richesse et la pauvreté ne font aucune distinction entre de bons ou de mauvais auteurs.  Aucune.  Pas plus que la reconnaissance publique.  Les deux peuvent aider, mais si à la base ce sont les seules raisons qui poussent une personne à mettre ses idées par écrit, c'est une mauvaise raison.  D'ailleurs, le public fait souvent le tri entre les auteurs qui le font par intérêt pécunier et les autres.  Le tribunal du temps reste le meilleur des maîtres pour juger de la qualité des écrits, en-dehors des modes et des passions contemporaines.  J'aimerais bien que tous les auteurs puissent vivre confortablement de leur art plutôt que la portion congrue.  C'est un souhait.  Par contre, quand je vois le nombre d'auteurs pantentés qui réussissent à publier et à faire de l'ombre à ceux qui travaillent dur sur leurs textes, je me dis en même temps que le système a une certaine justice: seuls ceux qui le veulent vraiment vont percer, parce que le monde littéraire est impitoyable face à ceux qui s'échauffent pas les doigts avant de se mettre à leur clavier.

@+ Mariane

jeudi 21 août 2014

Document 1 de François Blais

Document 1  François Blais  L'instant même  180 pages


Résumé:
Tess travaille dans un Subway, Jude est sur l'aide sociale et passe ses journées à jouer à des jeux vidéos en buvant de la bière.  Ces deux-là ont Google comme prof universel qui leur apprend tout, entre autre la géographie  de l'Amérique profonde.  L'idée leur vient de quitter leur Grand-Mère natal pour aller voir de près ce qu'ils ont vu sur Internet.  Et d'écrire un livre pour financer leur voyage.

Mon avis:
Ce livre dégouline d'une délicieuse ironie.  Tess et Jude sont de purs losers, mais d'un genre qu'on adore regarder vivre et faire toutes leurs conneries.  Internet est leur maître, ils passent leur vie à faire des voyages virtuels via Google, plus précisément Google Maps qui leur tient littéralement lieu de référence en quasi-toute chose.  C'est délirant le nombre d'informations qu'ils y trouvent.  Passionnée de nom de lieux bizarres, Tess nous fait faire une tournée de l'Amérique en-dehors des grandes villes, vers des petits villages, quasiment même des bleds perdus, ayant des noms sortant de l'ordinaire.  Je vous épargne la liste, mais on a peine à croire qu'une ville s'appelle Climax (vrai! un petit hameau perdu de la Saskatchewan).  En le lisant, je ne pouvais pas m'empêcher au temps qu'a dû perdre l'auteur à tout fouiner ça sur Google!  Mine de rien, on en apprend beaucoup, même si tout ça tient plus de l'anecdote qu'autre chose.  Pour le reste, suivre les aventures de ces deux-là est vraiment un plaisir.  J'ai rigolé à haute voix à plusieurs reprises devant les réparties des deux protagonistes, qui ne se croient pas intelligent pour deux sous, mais qui ont le don d'être quand même fort judicieux dans leurs remarques.  Leur façon de crosser le Conseil des Arts est dégoulinante de mauvaise foi autant que de foi puérile.  Le niveau de langage dans le livre est très élevé et on découvre pas mal de mots nouveaux.  Une telle érudition chez une travailleuse de Subway et son conjoint assisté-social surprend, mais c'est justement ce qui fait le charme de ce livre: ils parlent tous les deux comme deux étudiants en lettres, mais pour discuter de choses ordinaires, de petites combines et de petits détails du quotidien sans grand intérêt.  Un décalage entre le langage et la vie des personnages qui rajoute au plaisir.  Un excellent roman, bien écrit, bien tourné et qui se dévore avec une grande facilité.  Surtout quand on sait d'où vient le titre! ;)

Ma note: 4.75/5

mercredi 20 août 2014

Je sens que je vais adorer cet auteur...

Salut!

Je ne sais pas pour vous, mais il m'est déjà arrivé de tomber sur un auteur que je ne connais de nulle part et me dire: celui-là, je vais l'adorer.  Ça n'est aucun rapport avec le style, ça n'a aucun rapport avec le passé de l'auteur, c'est quelque chose de chimique, voir d'alchimique.  Je lis un résumé, je vois des commentaires sur un auteur et là, paf!  Je sais  que je vais aimer cet auteur.  Ça n'a rien de logique, c'est pourquoi je pense que c'est plus proche de l'alchimie qu'autre chose.

Vous savez, je n'ai jamais lu Edith Wharton.  Et pourtant, je sens que je vais l'aimer.  J'ai quelques-uns de ses livres à la maison.  Je ne me suis pas encore lancée, mais mon petit doigt ou je ne sais quoi me dit que je vais adorer ses romans, son écriture, quelque chose dans ses livres qui fait que son oeuvre est ce qu'elle est.

Je ne lance dans cette idée au hasard vous savez!  Je l'ai déjà testée!  Avant d'ouvrir la première page du premier livre de Stefan Zweig que j'ai lu, je savais que j'allais l'aimer.  Je savais que cet auteur avait quelque chose à m'apporter, quelque chose pour me faire tripper.  Et ça a été le cas.  J'ai littéralement adoré Vingt-quatre heures de la vie d'une femme.  J'ai lu plusieurs autres de ses livres depuis.  J'aime la façon dont ces auteur explore les tréfonds de l'âme humaine, féminine en particulier.  Il y a dans ses livres un souffle, un style, une précision que j'ai tout de suite apprécié.  Il reste dans les auteurs que j'aime lire et en garder quelques-uns pour la suite des choses parce qu'une fois tous leurs livres lus...  Ben, il n'y en aura plus!

Ce n'est pas scientifique non plus, j'ai lu Arthur Schnitzler en m'attendant au même résultat et ça a été plutôt mitigé.  Trop de brume dans ces écrits, trop rêveur.  Et pourtant, il faisait parti de ceux dont je me disais à l'avance que j'allais tripper!  Oui et non à la fois.  J'ai bien aimé, mais ça n'a pas été un succès total en même temps.

Avoir un coup de foudre pour un auteur que je n'ai pas lu n'est pas la seule façon de découvrir de nouveaux auteurs.  La majorité du temps, je suis comme tout le monde, je prends un livre et j'attends la découverte.  C'est comme ça que j'ai fait la connaissance de la majorité des auteurs que je veux lire et relire.  C'est l'exception plutôt que la règle, mais c'est une belle exception.

@+ Mariane

lundi 18 août 2014

Mentir à propos de ses lectures

Salut!

Quand je peux, j'écoute souvent l'émission Plus on est de fous, plus on lit.  Cette émission radiophonique entièrement destinée au monde de la littérature et du livre en général a l'immense mérite d'exister!  J'ai mis du temps à l'apprécier, je l'avoue, mais à l'usage, on aime de plus en plus.  On y parle autant d'essais que de romans et même si je n'étais pas convaincue au départ, leurs incursions dans les essais écrits en langue étrangère (bon, on peut dire carrément en anglais aussi!) permettent souvent de soulever des points de vue peu remarqué dans la langue de Molière.  Bref, un petit plaisir qui croit avec l'usage.

Par contre, vraiment, ma partie préférée est le questionnaire littéraire, inspiré du Questionnaire de Proust.  On y pose une série de questions à un invité, pas nécessairement une personne issue du milieu du livre, reliée à la littérature et au domaine de l'écrit en général.  Une question auquel je porte toujours beaucoup d'attention est celle où l'on demande à l'invité quel livre il ou elle prétende avoir lu.  Et de me demander souvent: pourquoi?  Seule dans ma voiture au moment où j'écoute l'émission (le plus souvent), je me demande pourquoi.  Pourquoi prétendre avoir lu un livre alors que l'on ne l'a pas lu?  La meilleure réponse jusqu'ici a été la réplique de Christiane Charette: j'adore Proust, j'ai toutes ses BDs, ses films adaptés, tous ses livres, je dis toujours que j'adore Proust... mais je ne l'ai pas lu!  Au moins, ça avait le mérite d'être original!

C'est bizarre, mais jamais l'idée de parler d'un livre que je n'ai pas lu comme si je l'avais lu ne m'a traversé l'esprit.  Quoique je ne suis pas dans une position ordinaire.  Longtemps, j'ai eu à parler de livres dont je n'avais pas eu le temps de tourner la page couverture.  Il faut le dire, en tant que libraire, il faut savoir parler de livres qu'on a pas lu, puisque malheureusement, on a pas le temps de tout lire.  À force, on sait à quels indices on peut se fier: la quatrième de couverture est souvent plus révélatrice qu'on ne pourrait le croire à première vue.  Et à force, on finit par reconnaître la patte de la personne derrière ceux qui font le patient travail de fourmi de les écrire.  Certains résumé seront révélateurs, grandiloquents, honnêtes, minimalistes.  On finit par savoir quel élément sont réalistes par rapport au livre.  Malgré tout, ça reste un exercice d'équilibriste.

Le reste du temps...  Bon et bien, le principe est que je peux facilement parler de livres que je n'ai pas lu tout simplement parce que j'ai une excellente mémoire.  Je retiens facilement les critiques glanées sur Internet ou encore ce que des gens que je connais en disent.  Je lis beaucoup de résumés.  À la longue, je peux me former une opinion sur un livre.  Je ne serais jamais aussi catégorique que si je l'ai lu, mais tout de même, je peux me faire une tête.  Et en discuter, un des grands plaisirs de la vie.  Ça m'encourage même à tourner la première page dans certains cas.

Par contre, jamais vous ne me verrez dire que j'ai lu un livre que je n'ai pas lu.  Cette petite forme de malhonnêteté, familière du small talk me répugne.  J'avais lu quelque part dans mes innombrables lectures du Reader's Digest (ouais, ça coûte pas cher dans le ventes de garage!), que de dire que l'on a pas lu un livre récemment est une façon comme une autre de ne pas avoir à répondre à une question sur un livre.  De ne pas avoir à dire si on l'a lu ou non.  Je n'aime pas cette façon de faire, mais je peux comprendre que des gens désireux de garder un certain standing social finissent par y souscrire par manque de temps.  Quoique que dans le fond, je ne comprenne pas.

Pourquoi mentir au sujet des livres qu'on a lu ou pas?  On l'a lu, on ne l'a pas lu, point barre.  Je ne pense pas que nos lectures fasse une si grande différence dans la vie des autres.  À part si on est comme moi maniaque et que si on trippe sur un livre on en parle à tout le monde! :P  Il y a ici une certaine forme de snobisme qui m'énerve un peu: se vanter de ce que l'on a pas fait.  Je ne comprends pas.  Je suis naïve sans doute, mais je ne comprends pas.  C'est tellement plus facile de parler de choses que l'on a réellement faites.  Même si c'est pour les détester.  Après tout, quel plaisir souverain que de casser du sucre entre amis sur un livre qu'on a haï en commun!

@+ Mariane

vendredi 15 août 2014

Prêt avec intérêt

Salut!

Bonne lectrice, ça m'arrive le plus souvent qu'autrement de me faire offrir de me faire prêter des livres.  Il m'arrive même d'arriver avec des sacs chez certains de mes amis tellement ceux-ci sont généreux dans leurs prêts (si un ami habitant les rives du Saguenay se reconnaît ici, c'est normal!).  Par contre, je me suis rendue compte avec l'expérience que les plus grands prêteurs sont les plus petits emprunteurs.  Et que si quelqu'un est généreux en prêts, ils ne veulent que très rarement se faire prêter des livres.

À quelque part, je les comprends!  Moi aussi, j'aime prêter mes livres.  Enfin, encore plus quand ils me reviennent en bon état, mais ça, c'est un risque du métier!  C'est si agréable de prêter le vaisseau sur lequel on a voyagé en prêtant son livre.  Ce n'est pas uniquement l'histoire que l'on souhaite découvrir.  Ce n'est pas comme acheter un livre pour quelqu'un.  Non, non!  On prête également l'objet avec lequel on a trippé.  Ce n'est pas que l'aventure que l'on partage, c'est aussi le support.  On prête notre livre.  C'est un ajout au prêt pur et simple.  Ce n'est pas comme de dire d'aller emprunter un livre à la bibliothèque...

Sauf que...  Les gros prêteurs sont malheureusement et bien souvent (mon cas excepté) de petits emprunteurs.  Donc, c'est chiant.  On se fait prêter des livres, mais on ne peut pas en prêter.  Les prêteurs nous répondent qu'ils ont pas le temps, qu'ils en ont déjà des tonnes à lire, qu'ils les garderaient trop longtemps, etc...  Des raisons, des raisons!  La vraie raison, c'est que c'est plus le fun de bourrer les PAL des autres que de se faire bourrer la sienne et qu'ils adore abuser de ce plaisir!  Ensuite, ils peuvent légitimement harceler l'emprunteur en lui demandant sans cesse, L'as-tu lu?  Non, pas eu le temps, j'ai mes propres livres à lire après tout...

Après tout, les gros prêteurs ont déjà une tonne de livres, alors leur en prêter n'est pas facile.  Ils ne veulent pas être envahi d'ailleurs, ils ont déjà tellement à lire (enfin, sauf moi!).  Il faut être rusé avec eux.  Il faut leur offrir des livres qu'ils n'ont pas déjà, des auteurs qu'ils ne connaissent pas.  Leur faire découvrir des choses pour qu'ils laissent aller les amarres.  Qu'ils prennent le risque.  On arrive alors à leur glisser entre les pattes notre livre, à les convaincre d'essayer quelque chose qu'ils n'ont pas sur leurs tablettes.  C'est délicat, ça prend de la patience, mais on y arrive.

Mieux, on essaie dans un autre domaine.  Genre, vous avez un ami gros prêteur de livres, vous lui trouvez tout plein de séries télés à lui prêter jusqu'à ce qu'il s'exclame: non, arrête, j'aurais plus le temps de lire!

De lire ses livres plutôt...  Et de connaître les joies à notre tour de voir quelqu'un qui n'a plus le temps de lire ses livres parce qu'il se fait prêter des trucs de tout bord et tous côtés!  Ah douce revanche...  C'est payer les intérêts de sa manie de prêter tout le temps!

@+ Mariane

P.S. Sans rancune S!


mercredi 13 août 2014

Je suis fière d'être québécoise...

Salut!

Hier avait lieu la journée, Le 12 août j'achète un livre québécois!  Un événement que j'applaudissais des deux mains.  Déjà sur ce cher Facebook, je surveillais attentivement l'ampleur que prenait le phénomène.  Et même si ce n'étais pas moi qui était sous les feux de la rampe, j'essayais d'encourager le mouvement de toutes les façons possibles, surtout en en parlant autour de moi.  Étant donné que je parle à beaucoup de libraires, c'était facile de leur faire connaître l'événement.  Sachez cependant que je n'ai fait que transmettre l'info: ce sont les libraires qui ont fait le reste du boulot!  Et ils ont très bien fait!

Je me suis pointée dans les différentes librairies sur ma route en ce magnifique (et collant!) mardi.  Il y avait quelque chose dans l'air, un petit frémissement, une excitation subtile, cette énergie que dégage les gens quand ils sont déterminés et qu'ils veulent quelque chose.  J'ai vu de mes yeux vus plusieurs personnes entrer en librairie et demander aux libraires un livre québécois.  Certains mentionnaient même l'événement.  De tous les libraires auquel j'ai pu parler, il y a eu une différence.  Variable selon les cas et tout le monde attend avant de se prononcer de manière définitive, mais l'effet a été sensible.  Et remarqué.

Comment dire comment je me sens à la suite d'une telle chose.  Que tant de gens, qui ne se connaissent pas, puissent agir ensemble pour faire un geste qui a une telle résonance?  Je trouve ça formidable.  C'est la magie des réseaux sociaux.

Je suis bien consciente que ce genre d'événement a des limites.  Que ce que l'on fait une journée dans l'enthousiasme n'a pas nécessairement d'échos à long terme.  Que de reproduire le tout peut être difficile.  Mais déjà, de faire bouger les gens et les amener à franchir le pas et à acheter un livre, à pousser la porte d'une librairie, ne serait-ce qu'à s'intéresser aux livres, dans un monde où nous sommes tous si sollicité, c'est déjà un exploit en soi.

Ce qui m'a fascinée le plus, c'est la diversité des livres qui ont été achetés.  En regardant défiler les photos des achats sur Facebook, on pouvait voir que certains livres revenaient souvent dans les achats (Geneviève Petersen doit avoir le sourire ce matin), mais que par ailleurs, tout le monde a trouvé pour ses goûts, selon ce qu'il souhaitait lire.  De l'essai, du polar, du roman, de l'album, du roman ado...  On trouvait de tout, tout, tout!  Preuve s'il en fallait une que notre production littéraire est riche et variée.  Je le savais depuis longtemps, maintenant, je croise les doigts pour que les sceptiques soient enfin confondus.

En écoutant parler Patrice Cazeault au 98,5 en pleine matinée, heure de grande écoute, parler de l'événement, entendre les auditeurs appeler pour faire des suggestions ou demander des conseils, c'était fascinant.  Voir des articles dans les journaux, entendre des reportages aux bulletins radiophoniques, savoir que cela passe à la télé (même si je ne regarde pas la télé!), c'est... hallucinant!  Je me bats depuis longtemps pour le livre au Québec, pour faire connaître nos auteurs et de voir que l'on en parle enfin, même si ce n'est que pour une journée...  ça me donne de l'énergie pour les 364 autres!

Merci infiniment à Patrice Cazeault et à Amélie Dubé pour cette excellente initiative, pour le temps qu'ils y ont investi et pour leur professionnalisme dans leur énergie à défendre leur événement.  Merci à tous ceux qui y ont participé.  Merci aux nombreux libraires qui se sont impliqués.  Merci à tous d'avoir fait du 12 août une si belle journée.

Et maintenant, bonne lecture!

@+ Mariane

P.S.  Mais ce n'est pas fini hein!  Le Grand défi de la littérature québécoise s'en vient!  À suivre...

mardi 12 août 2014

La quête de Chaaas: 5- Le labyrinthe de Luurdu de Michèle Laframboise

La quête de Chaaas  tome 5  Le labyrinthe de Luurdu  Michèle Laframboise  Collection Jeunesse-plus Science-fiction  Médiaspaul  220 pages



Résumé:
Chaaas et le questeur Sirius sont en visite sur la planète Luurdu, retrouvant Lar Plézar et Lor Adalou, ainsi que le fils de celle-ci et saa-man de Chaaas, Tussel.  Dans cette planète situé plus près du monde-trône, les épreuves pour s'élever dans la société sont d'autant plus difficiles pour les immigrants en provenance d'une colonie.  Et même si son maître souhaite l'éloigner des intrigues pour un temps, celle-ci retrouvent bien vite le jeune chhhatyl.  Car maintenant, il doit accompagner son saa-man dans sa Quête, en plein milieu du labyrinthe de Luurdu!

Mon avis:
Le dernier tome des aventures de Chaaas...  Déjà!  Cette petite série a passé vite!  Bon, pour commencer, un commentaire récurrent: il y a trop de nouveaux personnages dans chaque tome.  Et  les noms, précédés des Lar, Lor et suivi des kho et autres me mêlent, donc, j'ai un peu de mal avec cette partie.  L'auteure aurait eu avantage à resserrer le nombre des personnages ou à en mettre un plus grand nombre de façon récurrente.  Autre chose, Chaaas, malgré toutes ses aventures, me semble encore un peu trop tête brûlée, mais bon, il a fait des progrès.  Il est encore jeune.  J'ai été heureuse de retrouver certains personnages des autres tomes, soit Plézar, Adalou et particulièrement Tussel, un personnage que j'ai beaucoup aimé.  L'aspect science-fiction est moins poussé que dans les autres tomes.  On a pas de longues explications sur les effets de la gravité par exemple.  Par contre, l'aspect social est plus développé.  Les impacts d'une société méritocratique sont bien décrits et leurs ramifications méticuleusement démontrées.  Ce n'est pas rose, mais ce n'est pas noir non plus.  Le système n'est pas condamné, mais ses excès, si.  L'aspect des sectes radicales m'a beaucoup plu, surtout avec leurs impacts négatifs, clairement démontrés.  C'était bien développé.  Pour l'instant, pas d'autres tomes de la série, ce qui est à la fois dommage et intéressant.  On laisse vivre notre jeune chhhatyl et ses démons du premier tome sont en parti apaisés.  Une bonne chose, même si j'aurais aimé que sa psychologie à ce niveau soit plus élaborée.

Ma note: 3.75/5

lundi 11 août 2014

C'est demain le 12 août!

Salut!

Pour ceux qui ne seraient pas encore au courant (ou qui n'ont pas Facebook!), un événement a été organisé par deux auteurs de la région de Granby, Patrice Cazeault et Amélie Dubé, dans le but d'encourager les gens à aller acheter un livre québécois demain, le mardi 12 août.  Pour ceux qui voudraient aller voir sur Internet de quoi il s'agit, vous pouvez aller voir ici.

J'avoue que j'adore cette initiative.  Parce qu'elle est positive.  Au lieu de chialer que ça va mal, agissons pour faire changer les choses.  Peut-être pas le monde, mais donner un petit coup d'épaules à la roue ne peut pas nuire.  Surtout si ça va dans la bonne direction :).  On ne peut pas tout changer d'un seul coup, mais on peut parler des bons livres québécois que l'on lit et par le fait même, encourager les auteurs d'ici.

Vous pouvez être certaine que je vais me procurer un livre québécois demain (peut-être même deux ou trois... On verra!)  Certes, vous pouvez l'acheter dans une grande surface, mais je vous encourage au contraire à pousser la porte de votre librairie de quartier et si vous n'avez pas d'inspiration, à parler à un libraire.  Il saura vous conseillez, vous guider et sera très heureux de le faire.  Au plaisir de se croiser dans une librairie demain!

L'illustration est de la talentueuse Bach.  Tous droits réservés.
@+ Mariane

vendredi 8 août 2014

Si on veut en parler en mal, aussi bien savoir de quoi on parle!!!

Salut!

Lorsque j'ai lu le désormais très célèbre Cinquante nuances de Grey, j'ai vraiment peiné à la lecture.  Mais vraiment.  Ça a été l'horreur.  Je surveillais le nombre de pages qui me restaient à lire, désireuse de le finir au plus vite.  Dans ce cas, pourquoi vouloir à tout prix le finir ce satané bouquin?  Réponse très simple: je voulais me faire le souverain plaisir de pouvoir le descendre sur mon blogue!

Ah, il y a quelque chose de jouissif à taper sur un mauvais livre.  Entendons-nous, je passe mon temps à encenser mes lectures, alors une fois de temps en temps, de dire du mal d'un livre, ça fait le plus grand bien.  Surtout et encore plus quand celui-ci le mérite!  Ça défoule, ça fait du bien, ça sort le méchant!  Ah, le petit plaisir juste un tantinet coupable, juste assez pour lui donner ce petit goût d'interdit si délicieux!

Ceci dit, taper sur un livre pour taper sur un livre est un exercice que je laisse aux snobs de ce monde.  C'est pas bon Fifty Shades?  Je suis d'accord!  L'avez-vous lu?  Non?  Je ne serais pas portée à casser du sucre sur le dos du livre avec vous.  Pourquoi?  Raison très simple: vous ne l'avez pas lu?  De quoi vous parlez?  De ce que vous avez entendu dire, des opinions des autres, de la rumeur publique?  Il y a de fortes chances que j'ai entendu les mêmes choses, ça ne m'intéresse pas.  D'autant plus que les perroquets du ce qui est in et ce qui est out ont la fâcheuse tendance à parler le nez en l'air en pensant qu'ils savent tout parce qu'ils ont écouté ce que tout le monde avait à dire sur le sujet.  Sans avoir lu le livre bien sûr!

J'aime mieux les opinions personnelles.  Quitte à être méchant, soyons-le honnêtement au moins!  Et quand on a connu les horreurs d'une lecture terrible, les souffrances des profondeurs de la nullité littéraire, il est bon de se trouver un compagnon de bagne pour partager ensemble les mauvais souvenirs.  D'autant plus qu'on pourra être encore plus dans le détail.  Se délecter de la médiocrité de tel ou tel passage, se rappeler la minable formulation d'une phrase ou le pitoyable vocabulaire employé, sans parler des retours de situations tellement improbables qu'on éclate de rire en plein milieu d'un moment de tension...

Ça vaut la peine de se taper un mauvais livre dans ces circonstances.  D'autant plus qu'après, on se régale d'autant mieux des bons!

@+ Mariane

jeudi 7 août 2014

Crimes à la librairie

Crimes à la librairie  Collectif  Druide 333 pages



Résumé:
Seize nouvelles écrites par des auteurs québécois de polars et ayant tous un point en commun: un meurtre a lieu dans la librairie...

Mon avis:
Pour tous ceux qui voudraient avoir une bonne idée de ce qui se fait dans le polar québécois, ce livre est un petit bijoux.  Les seize nouvelles de ce recueil donnent une excellente idée des différents genres et styles de ce qui se fait dans notre Belle Province.  Du noir horrifique d'Ariane Gélinas à l'enquêteur de la Sûreté du Québec de Richard Ste-Marie, tous les styles se confondent.  J'ai fait plusieurs très très belles découvertes, des auteurs dont je me suis dit à la lecture de leurs nouvelles, Ah, mais oui, ça a l'air très bien ça, je devrais lire leurs livres (Pour ceux qui me connaissent, je passe mon temps à dire tout le temps que je n'aime pas le polar...)  Certaines nouvelles m'ont moins plu, celle de Chrystine Brouillet par exemple.  J'avais l'impression qu'il n'y avait pas d'intrigue dans sa nouvelle, tout se concluait trop rapidement.  Je reste néanmoins sur l'impression que c'est bien davantage le fait que la nouvelle ne lui convienne pas comme format d'écriture qu'un problème avec l'auteur elle-même parce que je m'étais fait la même réflexion avec une autre de ses nouvelles il y a quelques années.  Patrick Senécal est égal à lui-même, excellent, toujours avec sa petite touche personnelle.  J'ai redécouvert avec plaisir la plume de Benoît Bouthillette et apprécié à sa juste valeur celle de Richard Ste-Marie.  Plusieurs auteurs ont été des totales découvertes, comme Geneviève Lefebvre, dont l'enquêteuse survivante du génocide au Rwanda avait à la fois du punch et un flair formidable, le tout en peu de mots.  Plusieurs auteurs ont choisis de mettre en scène leur enquêteur récurent, ce qui est une bonne idée parce qu'ainsi, on pouvait les découvrir.  J'ai aussi beaucoup apprécié le texte joint aux nouvelles, expliquant le cheminement des auteurs ainsi que quelques mots sur leurs techniques d'écriture.  C'était bref, mais très intéressant.

Bon, pour ce qui est de la librairie...  Les auteurs ont été dans toutes les directions à ce sujet.  Des méga-chaînes aux petites librairies tranquilles, tous les styles et tous les genres sont représentés.  Même les bouquineries.  Beaucoup d'auteurs ont exploré les défis et les débats auquel le milieu fait face.  J'ai particulièrement aimé à ce sujet la nouvelle de Robert Soulières, la mieux ancrées dans la réalité, la plus proche de la vie actuelle de libraire.  Les autres jouaient dans des tonalités diverses dans une librairie fantasmée ou mal connue, ce qui ne constitue en rien un handicap, sauf évidemment pour moi qui connaît bien le milieu! ;)  Ce qui donne une idée de la façon dont les gens perçoivent la librairie.  J'ai peu vu de la question du conseil, si importante dans les librairies, abordée, mais ceci est un détail.  J'aurais juste aimé voir une libraire conseiller à ces clients un livre, sachant que c'était le dernier qu'ils allaient lire puisqu'elle allait les tuer...  Bon, je laisse aller mon imagination ici!  J'ai adoré ce recueil intelligent, bien fait, avec beaucoup de diversité et qui donne envie de se plonger dans les polars d'ici.

Ma note: 4.5/5

mercredi 6 août 2014

Ne pas se fiez à la section

Salut!

N'importe quel libraire ou bibliothécaire vous le dira, la section littérature générale est vraiment très très pratique dans certaines circonstances.  Parce que certains livres sont très durs à placer dans la bonne section...  Que voulez-vous, il existe certains «genres» établis, style policier, science-fiction ou fantasy qui ne sont pas «acceptables» dans la section littérature générale... mais qui s'y retrouve dès que le livre sort un peu des cadres classiques des genres!  Oui, on peut retrouver des policiers,  des romans de science-fiction ou encore de fantastique dans la section littérature générale.  Même si on les taxe d'être plus «littéraire», ces livres restent dans le domaine des genres que l'on met habituellement à l'écart.

Tenez par exemple: quand les gens lisaient la série Le chardon et le tartan de Diana Gabaldon, ils allaient la chercher en littérature générale, même si avec ses voyages dans le temps, il serait beaucoup plus à placer dans la catégorie fantastique.  La vérité sur l'affaire Harry Québert flirtait quand à elle avec le genre policier.  Pourtant, idem, on l'a placé dans la catégorie littérature générale.  Dans la majorité des librairies en tout cas.

Pourquoi?  Ok, vous voulez une liste des raisons possibles?  C'est qu'il y en a tellement!  La maison d'édition par exemple.  Si vous voyez Bragelonne sur une couverture, vous l'associerez forcément avec la section des littératures de l'imaginaire.  Pas avec la littérature générale ou le polar.  Pourtant, ils en ont publié!  D'autres fois, le résumé de la quatrième de couverture ne laisse pas penser que l'histoire s'orientera vers un récit fantastique et on le met dans la section littérature générale tout simplement.  D'autres fois, c'est un auteur qui fait typiquement dans un genre que l'on va placer par automatisme dans la même section.  Ça a été le cas avec Henri Loenvebruck quand il s'est mis au polar.  On le mettait en science-fiction comme ses précédents ouvrages, mais il n'était plus dans la même veine.  D'autres fois, la raison est purement... commerciale.  Que voulez-vous, certaines personnes souffrent encore d'une aversion totalement injustifiée envers certains genres littéraires et vont l'éviter à tout prix.  Même si ce ne l'est qu'un peu, un livre placé dans la mauvaise section passera aussitôt à la trappe.  Je pense ici à certains titres juste un tantinet plus littéraire, mais reprenant les schémas de base de certains genres, comme Zora: Un conte cruel de Philippe Arsenault.  Ce livre a gagné le Prix Robert-Cliche du premier roman, un prix plutôt littéraire et le Prix Jacques-Brossard, qui récompense une oeuvre des littératures de l'imaginaire.  Comme de quoi les littéraires peuvent aller flirter dans toutes les directions et que les genres n'y changent rien.

Une section dans un magasin est une façon de classer, un indice, pas une vérité universelle.  Une chose que je constate d'ailleurs souvent est qu'à l'exception de certains titres vraiment très très évident, la façon de placer les livres dans les différentes sections dans la librairie est très personnelle à chaque libraire.  Je ne peux pas parler pour les bibliothèques, je ne sais pas.  Sans doute se fient-ils davantage au code Dewey.  Quoi qu'il en soit, une classification n'est pas une condamnation en soi.  C'est bien davantage un guide.  Même après la lecture, en se basant sur différent élément de l'histoire, on peut encore débattre sur l'étiquette de genre à apposer sur un livre.  Alors imaginez le pauvre libraire qui en a des piles à classer chaque jour!

@+! Mariane

mardi 5 août 2014

De remarquables oubliés: 2- Ils ont couru l'Amérique de Serge Bouchard et Marie-Christine Lévesque

De remarquables oubliés  tome 2  Ils ont couru l'Amérique  Serge Bouchard et Marie-Chistine Lévesque  Lux éditeur  410 pages



Résumé:
Des rives du St-Laurent aux confins de l'Ouest américain, des Français fraîchement débarqués, aux Métis, aux Canadiens français pure laine, l'histoire de l'Amérique est faite d'explorateurs, de marchands et d'hommes épris de liberté.  Nombre d'entre eux, qui ont parcouru l'Amérique dans tous les sens restent de remarquables oubliés.  Voici leurs histoires, faites de grands moments, d'exploits, mais aussi de rendez-vous ratés avec l'histoire.

Mon avis:
Il y a quelque chose de fascinant à voir que tant de francophones ont participé à l'exploration de l'Amérique et qu'ils aient laissés si peu de traces dans la mémoire collective.  Certains noms sont mieux connus, d'autres noms.  La raison des premières explorations était avant tout commerciale, afin d'acquérir de nouveaux territoires de traite pour la peau des castors, mais aussi pour la connaissance de ce si vaste territoire de l'Amérique.  Après tout, autant joindre l'utile au nécessaire!  Les noms retenus vont de l'époque de Champlain à l'exploration de l'Ouest américain au milieu du XIXe siècle.  Avec une telle diversité d'époques, c'est normal qu'on soit légèrement mêlé à la longue.  Personnellement, j'aurais préféré que le livre soit plus condensé sur les exploits qui se sont produits au Canada, mais c'est un commentaire purement personnel.  J'ai été intéressée par l'exploration de l'ouest américain, mais c'était plus loin de moi, c'est comme lire aujourd'hui les exploits de Québécois aux quatre coins du monde.  Néanmoins, c'est un livre à lire, rempli d'exploits, de défis extrêmes, relevés par des hommes qui partaient avec très peu de moyens techniques et parcouraient de grandes distances sans support des leurs.  J'ai regretté l'absence de Pierre-Esprit Radisson, mais comme le disent les auteurs dans leur introduction, il n'est plus un oublié avec une série de livres et une série de BD qui l'ont fait sortir de l'ombre.  Tous ceux de l'Époque de la Nouvelle-France étaient fascinants à découvrir, ainsi que l'exploration de l'ouest canadien.  J'ai eu beau me faire répéter l'importance du commerce de la fourrure dans notre histoire, il me semble que c'est en voyant le parcours de ces hommes qu'on le comprend le mieux.  Et aussi un autre phénomène important: bien que moins nombreux, moins bien appuyés au niveau politique, moins argentés, le peuple français installés en Amérique a réussi à laisser sa marque sur le continent tout entier.  On l'a oublié, mais la première langue européenne que les Amérindiens ont bien souvent entendu a été le français et ce presque partout au nord du Rio Grande.  Il y a de quoi être fier!

Ma note: 4.25/5

lundi 4 août 2014

Que fait une blogueuse quand elle ne blogue pas?

Salut!

Ah, les vacances, ça fait du bien!  De longues vacances dans mon cas.  Qu'est-ce que j'en aie fait?  Aucun voyage, je n'en avais pas au menu de toutes façons.  Non, plusieurs petites sorties, mais rien de super gros.  Entre autre là:

Si vous reconnaissez pas, c'est l'Astrolab du Mont-Mégantic, mais il entrait pas juste sur une photo!

J'ai aussi été aux glissades d'eau, mais bon, comme c'est pas la place où l'on traîne des appareils photos, je n'en aie pas pris, de photos (que voulez-vous, pour une raison que j'ignore, les appareils électroniques aiment pas l'eau!)

Pour le reste, j'ai passé pas mal de temps à la maison, enfin, pas mal, c'est très relatif, j'ai été souvent partie à gauche et à droite pour voir mes amis.  En fait, les deux premières semaines, j'ai surtout été partie un peu partout!  Et j'ai beaucoup (trop) magasiné!

Magasiné quoi?  Bon, ben, des tas de trucs dans les faits.  Tenez, j'ai trouvé ces adorables petits trucs dans une boutique d'artisanat québécois.

Ne sont-elles pas trop choux?  En plus, les acheter encourageait une bonne cause: un refuge pour chats sans famille!

Ok, lui, j'ai craqué, c'était pas un achat prévu!

Ils ont aussi des vêtements dans la même boutique, vraiment sympathique endroit!  Et en plus, un chat vit sur place...  Et oui, il aime se faire caresser! ;)


Ah, il faut dire aussi, je suis tombée sur un site web au début de mes vacances que j'ai trouvé proprement génial.  C'est ici.  J'adore ce que cette fille fait!  Ça m'a beaucoup inspirée disons, alors j'ai consacré par mal de temps à ça:


Ben oui, j'ai une machine à coudre depuis des lustres!
Je ne ferais pas ici la liste de mes oeuvres, mais voici la plus belle de mes réussite, une robe «gossée» (selon un néologisme inventée avec elle) pour mon amie Caroline.

Ça a l'air de rien, mais on a drôlement bossé dessus: enlever le plissé au dessus des manches, réduire les épaules et refaire le tout, ouf!
Bon, quand même, on a pas perdu notre temps parce qu'on en a profité pour regarder ceci en même temps:

Ben oui, ça se fait, poser des épingles, c'est long, on peut regarder la télé en même temps!
J'ai regardé les deux premières saison complètes durant mes vacances.  Addict moi?  Non, voyons, pas du tout!  En plus, j'ai profité de l'occasion pour regarder ceci:

Excellente série elle aussi.
Regardé trop de télé pendant mes vacances moi?  Peut-être, peut-être...

Ah oui et j'ai aussi magasiné sur Internet pour la première fois.  J'avais entendu parler d'un guguss qui permettait de retirer l'air des pots massons.  Après avoir fouillé pas mal (et enduré plusieurs déceptions dans des commerces locaux qui ne comprenaient même pas de quoi je voulais parler!), j'ai trouvé et commandé ceci sur Internet:

Ça m'a un peu inquiété de voir le truc: Tel que vu à la télé!, mais rassurez-vous, ça marche parfaitement!

Par contre, il a fallu encore chercher pour trouver le couvercle en question.  La gugusse toute seule, ça marche pas, mais les deux ensembles, c'est génial.

J'avoue que je suis bien contente de mes premiers achats sur le net! ;)

J'ai aussi fait des confitures, pour la première fois de ma vie.  Ok, elles étaient un peu trop liquide, mais bon, c'est mon premier essai après tout, Rome ne s'est pas fait en un jour!

Oui, j'ai même le super chaudron pour faire la stérilisation.  Merci Mme D pour ce magnifique cadeau!

Bon et ah oui, j'ai aussi commencé à me faire une épée de GN.

La voici encore en pièces détachées, j'ai pas encore eu le temps de la finir. :)
Ah et ça c'est sans compter tout le «ceci».


Elles en ont bien profité croyez-moi!
C'est sans compter le jiu, mais bon, ça, j'ai pas de photos!

Et la lecture?  J'ai relativement peu lu cet été, en fait oui, mais surtout des lectures pour un projet où je ne mets pas mes critiques sur le web.  Pour le reste, j'ai peu lu...  Trop fait d'autres choses, mais ça fait du bien de changer le mal de place!

Bref, un très bel été!

@+ Mariane